welcome 2 carinklonowski.xyz — artist,
researcher @Constallationss @WMAN
formerly @ESACM
teacher @Université Gustave Eiffel
independant curator + @syndicatmagnifique
and publisher @sun7editions
also write critical texts idependently
︎ klonowskicarin@gmail.com
︎ @c.klonowski

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Carin Klonowski


welcome 2 carinklonowski.net — artist,
researcher @Constallationss @WMAN formerly @ESACM
teacher @Université Gustave Eiffel
independant curator + @syndicatmagnifique
and publisher @sun7editions
also write critical texts idependently
︎ klonowskicarin@gmail.com
︎ @c.klonowski




















THE EDGE
groupshow of the graduated from ESACM, from December 2023 to January 2024,
Musée d’Art et d’Histoire Roger-Quilliot, Clermont-Ferrand
with Johan Aboubacar-Danglard, Lilith Bodineau, Amélie Bonnemain, Léa Bounioux, Léa Carlier, Jean Caunet, Lauriane Charière–Fiedler, Nelly Catheland, Lucy Da Silva, Gaëlle Descamp, Victor Geny, Noé Kayser, Fantine Lacroix, Théo Levillain, Naomi Razafindrakoto, Léo Reichlin, Kolja Venturi, Swane Vieira, Théo Storf

Graphic design by Pierre Maillard

The Edge renvoie directement à sa traduction en français, c’est-à-dire le « bord », « la lisière ». Un endroit et un moment suspendus, qui résonnent autant avec la forme qu’avec la (les) temporalité(s) des œuvres des dix-neuf diplômé·e·s de l’ÉSACM.

Nombre d’entre elles sont en état de bascule : accueillent des performances, en témoignent, ou encore sont actives ou laissent entrevoir une potentialité d’animation. Le statut des formes et des objets n’apparaît, en fait, jamais complètement fixe. Chaque œuvre tient bien sûr une forme d’autonomie, mais tel objet est-il relique d’une action, accessoire, un élément de scénographie ? Telle installation est-elle une scène désertée, un espace habitable ?

Il y a ici une forme de flottement, bien loin d’être un point laissé au hasard ou du fait d’une indécision. Rejoué par la scénographie, rythmée par de nombreuses œuvres accrochées en suspension et évoluant au ras du sol, ce mouvement apparaît comme objection à des formes érigées verticalement, bien ancrées et autoritaires, cela autant dans une pratique artistique que plus largement à une échelle politique.

Beaucoup des artistes participant·e·s revendiquent un travail et une pensée du collectif et de la communauté, collaborent parfois entre elleux sur différents projets, sont au croisement de plusieurs champs – artistiques, relationnels, militants. Ici, les œuvres se contaminent, s’adossent les unes aux autres, s’éclairent, entrent en friction ou créent de nouvelles narrations.

Le MARQ est un musée installé dans un ancien couvent d’ursulines datant du XVIIe siècle. Un bâtiment institutionnel classé, dont les murs sont chargés d’histoire. Ses collections regroupent œuvres, objets archéologiques et pièces d’art décoratif allant du Moyen-âge au XXe siècle – un poids, une forme d’autorité avec laquelle il faut subtilement dialoguer, remettre en question.

Ces endroits sont les témoins d’une histoire parfois biaisée, aujourd’hui à relire, afin de réaliser que formes et réflexes culturels ne viennent pas de nulle part. A cette image, la chapelle est un espace avec lequel il faut composer, sans être ni dans la réaction, ni dans la déférence. L’exposition figure ainsi une recherche d’équilibre, toujours chancelant et parfois tendu, entre une histoire de l’art et une pratique – ancrée dans le présent – de ce dernier. Des choix rompant avec les codes d’une muséographie classique, chronologique, mais qui plutôt qu’une rupture abrupte offrent quelque chose en mouvement, prospection et projection. Un rapport au temps de l’œuvre, à sa portée, qui offrent une forme de résistance fluide et/ou souterraine.

Cette appréhension de l’espace et du travail artistique apparaît ici comme une réponse à la dégringolade contemporaine. Sur une période très courte, la liste est longue et dense de drames et crimes humains, écologiques, économiques. To be on edge signifie « être à cran ». Dès lors se pose la question de ce qu’une pratique artistique peut apporter à un monde en crise, comment de jeunes artistes se positionnent dans un tel contexte, en chute permanente.







photos : Philippe Eydieu -  ÉSACM