—nature
Diego Movilla’s solo show, from January 31st to March 26th 2025,
Galerie Le Passage, Passage Emmanuel Chabrier, Saint-Pierre-des-Corps
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— press release
— full text
D’après peintures, d’après le fait qu’elles sont des
images, d’après l’idée qu’elles sont mobiles.
L’article manque
et
tout se dérobe.
L’espérée fixité de la représentation fond comme cire au soleil (température 2700-3000K), les fruits sont déjà pourris, la
cellophane n’y peut rien
pourtant,
« the best things in life come in [it] » (en 1953).
goût de pétrole
couleur hexadécimale
le prix augmente et le poids se compresse.
Vertige. Valeur d’usage vs valeur d’échange. L’idée indigeste
donne la vision nocturne. Nausée X-Ray
du mal à admettre le négatif des objets du décor :
des mains invisibles touchent la vaisselle
la faire (tout) disparaître, la longueur d’onde des fleurs,
improbable,
bris de vase & continuum spectral. La lésion est dans l’oeil,
le réel (ou ce qu’il renvoie) ??!
Le liquide qui suinte émet un rayonnement sulfureux,
sa lumière, rassurante Normalité de la toile de verre ne fait plus effet, se décolle du mur assume son propre trompe-l’oeil.
Placoflam® image plutôt que barrière,
repeint le monde en rose Phos-Chek® pour retarder
le pire. Compense, stocke, duplique compulsivement et gave de contenu de fraises dans des boucles de feedback, l’attention décroche : mon chien a la rage et mon chat est
mort. La
bodega empeste, un court-circuit a dû griller la ventilation.
Je ne sais pas comment rattraper le coup, sature d’une accumulation de détails qui empêche de (se) représenter l’ensemble. Sortir la tête est
difficile
d’en décoller les yeux prendre la mesure des dégâts.
On verra après—trop de mal à dormir,
les images s’agitent. Trop même hors de la vue ; il faut qu’on se calme un peu. Un verre d’huile d’oeillette, déjà
ramolli c’est bon signe. Le gras remonte, tache, révèle.
après
images, d’après l’idée qu’elles sont mobiles.
L’article manque
et
tout se dérobe.
L’espérée fixité de la représentation fond comme cire au soleil (température 2700-3000K), les fruits sont déjà pourris, la
cellophane n’y peut rien
pourtant,
« the best things in life come in [it] » (en 1953).
goût de pétrole
couleur hexadécimale
le prix augmente et le poids se compresse.
Vertige. Valeur d’usage vs valeur d’échange. L’idée indigeste
donne la vision nocturne. Nausée X-Ray
du mal à admettre le négatif des objets du décor :
des mains invisibles touchent la vaisselle
la faire (tout) disparaître, la longueur d’onde des fleurs,
improbable,
bris de vase & continuum spectral. La lésion est dans l’oeil,
le réel (ou ce qu’il renvoie) ??!
Le liquide qui suinte émet un rayonnement sulfureux,
sa lumière, rassurante Normalité de la toile de verre ne fait plus effet, se décolle du mur assume son propre trompe-l’oeil.
Placoflam® image plutôt que barrière,
repeint le monde en rose Phos-Chek® pour retarder
le pire. Compense, stocke, duplique compulsivement et gave de contenu de fraises dans des boucles de feedback, l’attention décroche : mon chien a la rage et mon chat est
mort. La
bodega empeste, un court-circuit a dû griller la ventilation.
Je ne sais pas comment rattraper le coup, sature d’une accumulation de détails qui empêche de (se) représenter l’ensemble. Sortir la tête est
difficile
d’en décoller les yeux prendre la mesure des dégâts.
On verra après—trop de mal à dormir,
les images s’agitent. Trop même hors de la vue ; il faut qu’on se calme un peu. Un verre d’huile d’oeillette, déjà
ramolli c’est bon signe. Le gras remonte, tache, révèle.
après
avoir mis à l’épreuve la représentation du paysage et sesenjeux autoritaires (Lieux de passage, 2018), puis son idéalisation au XVIIe siècle (Foncer dans le décor, 2021), Diego Movilla poursuit, avec après—nature, un travail sur l’instabilité de l’image, ses conditions d’apparition et ses seuils de visibilité. Peignant d’après les grands maîtres de l’histoire de l’art, il affirme dans des gestes de dilution, d’effacement et de repentir, la dimension circulatoire et transitaire de l’image. Celle-ci serait alors prompte à enregistrer, dans sa matérialité physique comme numérique, ses multiples déplacements techniques et médiatiques, indexant par là même troubles, fractures et glissements du monde.
Le paysage a longtemps été le genre pictural privilégié pour mettre en scène les bouleversements humains et naturels. Cependant, ces derniers excèdent aujourd’hui une représentabilité distanciée : la mélancolie s’actualise en urgence, le sublime est toxique et les écrans tactiles ne protègent pas des catastrophes en cours. C’est cette proximité, dissimulée par (dans) de multiples formes d’addictions et de consommation, que Diego Movilla entreprend ici d’interroger. Comme fraîchement sorties du Léthé, coagulant ce qui est déjà en partance, ses peintures traquent leur propre spectre, cherchent l’origine du drame. Il se précipite alors dans un genre historiquement plus ordinaire et familier, trop proche pour faire le point : à la maison, derrièrenos cloisons en BA13 et sous la peau d’un citron, dans la prétendue tranquillité domestique (et domestiquée) de la minoris picturae.
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photos : Diego Movilla, © Adagp, Paris, 2025