groupshow curated by Le Syndicat Magnifique from November to December 201, 22,48m2, Paris (FR)
with Nils Alix-Tabeling, Alain Garcia Vergara, Juliette Goiffon & Charles Beauté, Rachel Maclean, Nicolas Momein, Raphaël Moreira Gonçalves, Jennifer May Reiland and Pierre-Guilhem
press kit FR/EN here
After a long week of work you let off steam on Saturday night. Sunday then becomes the time for a torpid questioning of one’s entire existence. Laying in bed all day, regretting past decisions and reflecting with dread on a seemingly unsure future, from a precarious present. Sunday Scaries is commonly referred to as a temporary and unsettling feeling, which hits you after getting away, whether physically or mentally, from everyday life during the week-end.
This anxiety and fear of returning to the world and its requirements - productivity and political, social and affective responsibilities - inform the artworks gathered in the exhibition. Staying at home and idly dedicating oneself to solitary activities leads to a peculiar contentment of self-absorbed pity. This paradoxical comfort is nevertheless compromised by the awareness of the imminent end of the voluntary exile. The sense of culpability felt when escaping from the injunction of wellness and self-fulfillment sneaks into the domestic cocoon. In a society which praises action and sociability, the passive withdrawal into oneself fluctuates between discomfort and enjoyment. The urge to disconnect from the world for a few more hours is undermined by the compulsive temptation to turn to one’s phone or computer, devices through which external realities besiege the private sphere.
When faced with recent political developments linked to the already ancient rise of conservative and isolationist movements, the risk (temptation?) to remain in a daze is great. It is this paralyzing feeling of uncertainty and illegitimacy, this fearful melancholy that Sunday Scaries wishes to evoke.
Après une longue semaine de travail suivie d’un samedi soir-exutoire, le dimanche devient le temps ritualisé d’une molle remise en question existentielle. Traîner toute la journée au lit, regretter ses décisions passées, penser avec frayeur à un avenir peu sûr depuis un présent précaire.Les Sunday scaries désignent, dans le registre familier, cet état émotionnel passager et troublant lié à un éloignement momentané - mental et/ou physique - de la routine quotidienne pendant le week-end. L’anxiété et l’appréhension causées par la réintroduction au monde et à ses exigences - productivité, responsabilité politique, sociale et affective - traversent les oeuvres réunies dans l’exposition.
Rester enfermé.e chez soi, se dédier dans la torpeur à des activités solitaires amène un singulier contentement de l’ordre de l’apitoiement nombriliste. Cette douceur paradoxale est néanmoins compromise, tant par la conscience de la fin imminente de cet exil volontaire que par le sentiment de culpabilité de déroger à l’injonction de bien-être et d’accomplissement de soi qui se faufilent dans le cocon domestique. Dans une société qui encense l’agir et la sociabilité, le repli passif sur soi oscille entre malaise et jouissance.
L’envie de rester à distance du monde encore quelques heures est minée par la tentation habitudinaire de se jeter sur son téléphone ou son ordinateur, interfaces par lesquelles les réalités extérieures assiègent l’espace privé. Devant de récents développements politiques, liés à l’ascension déjà ancienne de mouvements conservateurs et isolationnistes, le risque (la tentation ?) de rester hébété.es est grand. C’est ce sentiment paralysant d’incertitude, d’illégitimité, cette effrayante mélancolie que Sunday Scaries souhaite évoquer.
still: Alain Garcia Vergara, Paradise Loop, 2017
photos : 22,48m2, 2017